PERSPECTIVES DE RAPATRIEMENTS MASSIFS D'HAÏTIENS DE LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Les autorités dominicaines entament une nouvelle série de déportations de ressortissants haïtiens. Le nombre de travailleurs haïtiens ramenés a la frontière entre les deux pays qui partagent l'île, s'élèveraient a plusieurs centaines selon des témoignages relayés par la presse.
Depuis quelques temps une campagne est menée au sein de l'église, de l'armée et de la grande presse dominicaine en faveur du rapatriement massif des haïtiens vivant là-bas. Ce qui crée une situation de panique totale, dans les milieux haïtiens en République Domicaine, rapportent des correspondants.
Réagissant a l'annonce de cette vague de déportations, le Premier Ministre Jacques Édouard Alexis a fait savoir qu'Haïti était prêt a accueillir les déportés si ces derniers etaient dûment identifiés comme ressortissants haïtiens.
Lors de la grande déportation, effectuée par le gouvernement dominicain a la veille du coup d'état de septembre 1991, des dominicains avaient fait partie des milliers de personnes "refoulées" en Haïti.
Alexis a appelé les autorités dominicaines à respecter les accords migratoires paraphés entre les deux gouvernements pour prévenir la détérioration des relations entre les deux pays.
Sur le terrain, en République Dominicaine, des organisations de défense des droits humains posent actuellement le problème des enfants nés de parents haïtiens sur le territoire dominicain. Elles estiment que ces enfants doivent avoir la nationalité dominicaine, ce que rejettent certains secteurs politiques.
Le parti Réformiste Social Chrétien de l'ancien président Balaguer projette d'organiser une gigantesque manifestation à Santo-Domingo, le 20 novembre prochain, pour protester contre la présence des immigrants illégaux haïtiens.
Des centaines de milliers d'Haïtiens, dont un fort pourcentage d'illégaux vivent en République Dominicaine, ou ils travaillent particulièrement dans les champs et dans la construction. le président dominicain, Leonel Fernandez, a admis le 8 novembre que les grandes édifications de l'État dépendent de la main d'oeuvre haïtienne, rapporte l'AHP.
La question migratoire constitue un des principaux problèmes qui revient cycliquement dans l'histoire des relations entre Haïti et la Republique Dominicaine. Cela a conduit au massacre en 1936 de milliers d'Haitiens en territoire dominicain.
Depuis quelques années, la question migratoire est étudiée dans le cadre d'une Commission Mixte Haitiano-Dominicaine. Les négociations sont en bonne voie, affirmaient récemment le Chancelier haïtien Fritz Longchamps.
PROTESTATION DES AUTORITES HAÏTIENNES CONTRE LE RAPATRIEMENT MASSIF DES HAÏTIENS DE LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Une lettre de protestation a été envoyée aux autorités dominicaines contre la façon dont les Haïtiens, considérés comme illégaux, sont expulsés de la République voisine, a fait savoir dans l'après midi du 14 novemvre le chef de l'État René Préval. La protestation a été transmise par voie diplomatique.
Ces expulsions doivent être réalisées dans des conditions respectant les normes et principes internationaux, a poursuivi le president haïtien qui prône le dialogue entre les deux pays. Préval a particulièrement mentionné les accords signés entre les deux pays.
Démarches du gouvernement
René Préval, qui prenait l'avion pour Cuba ou il participe au sommet ibéro-américain, a également annoncé que des démarches ont été entreprises en vue d'une rencontre a la Havane entre les ministres des Affaires Étrangères des deux pays. Préval n'écarte pas de rencontrer le président Leonel Fernandez sur le même sujet.
Préval a dit souhaiter que la rencontre projettée puisse permettre de "faire le point et établir un climat de sérénité" au bénéfice de la coopération entre les deux peuples et les deux gouvernements. Les bonnes relations entre les deux pays représentent, selon le président haitien, "un objectif strategique".
Préval a aussi déclaré qu'Haïti pourrait avoir recours a des instances régionales auxquelles appartiennent les deux pays, telles que l'Organisation des Etats Americains (OEA) et l'Organisation des États de la Caraïbe, dont le numéro 1 haïtien joue actuellement le rôle de président en exercice.
En cas d'échec de ces négociations, une décision de déportations d'illégaux dominicains vers la République Dominicaine pourrait être adoptée, a pour sa part déclaré le Premier Ministre Jacques Édouard Alexis.
Alexis a indiqué qu'il envisage de rencontrer des ambassadeurs en poste a Port-au-Prince, pour leur faire part de la préoccupation du peuple haïtien et leur porter a initier des actions pouvant permettre de solutionner le différend.
Le 11 novembre dernier, les autorités dominicaines avaient donné une fin de non recevoir a des démarches haïtiennes, en refusant de rencontrer le ministre des Affaires Étrangères Fritz Longchamps et le ministre des Haïtiens Vivant a l'Étranger, Jean Geneus. Alexis a exprimé l'espoir que "le gouvernement dominicain pourra s'expliquer sur ce comportement un peu irrégulier".
Plus tôt dans la journée,
le premier Ministre avait effectué une tournée en 4 points
de la frontière. Il était accompagné du ministre des
Affaires Sociales Mathilde Flambert, le ministre des Haitiens Vivant a
l'Etranger et le Directeur General de la Police Pierre Denizé. Une
certaine mobilisation des diverses composantes de l'armée et de
la police dominicaines a également
été constatée.
Conditions inhumaines et irrégulières des déportations
Le Premier Ministre a dénoncé les déportations qui s'effectuent dans des conditions inhumaines et irrégulières. Il a souligné que des cas de séparation de familles ont été observées et certains déportés ont été maltraités par des soldats dominicains.
La radio a interrogé une femme qui a été expulsée en compagnie de 4 enfants munis d'actes de naissance dominicain. Son mari est resté la-bas. Une autre femme a expliqué qu'elle a été arrêtée et conduite a la frontière sans ses enfants, malgré l'insistance manifestée pour prendre ses enfants avec elle.
Plus de 2000 personnes ont été amenées en Haïti en l'espace de 6 jours, a travers 2 postes frontaliers: Ouanaminthe (nord-est) et Anse-à-Pitres (sud-est), ou les agents de l'Office National de la Migration (ONM) ont pu effectuer ce décompte.
Au poste frontalier de Jimani, dans l'Ouest, des témoins ont affirmé qu'environ 7 camions entiers de rapatriers arrivent tous les jours. Les déportés sont totalement démunis et parqués dans un hangar malodorant.
De nombreux autres points de passage de la frontière reçoivent des déportés ou réfugiés par dizaines tous les jours, selon ce qu'ont confié des travailleurs sociaux impliqués dans l'accompagnement de ces personnes en difficulté.
Le Premier Ministre haïtien a fait savoir que son gouvernement compte débloquer des fonds d'urgence en vue de venir en aide aux Haïtiens expulsés de la république voisine.
Indignation du secteur associatif
Trois O N G haïtiennes avaient critiqué le 10 novembre les agissements des autorités dominicaines ainsi que le laxisme du gouvernement haïtien dans le dossier des relations haitiano-dominicaines.
Lors d'une conférence de presse conjointe a Port-au-Prince, le Centre Pont, le Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) et le Centre Karl Levêque avaient invité le gouvernement a se pencher sérieusement sur le sort fait aux Haïtiens résidant en République Dominicaine.
Abordant les causes des rapatriements massifs, les trois intervenants ont mentionné la conjoncture électorale dominicaine (prochaines présidentielles en mai 2000), les perspectives de privatisation des usines sucrières et les récents développements a propos de la nationalité des enfants nés de parents haïtiens en territoire dominicain.
En général, selon les 3 ONGs, en période électorale on observe toujours des déportations massives d'Haïtiens de la République Dominicaine pour soustraire au vote les Dominicains d'origine haïtienne. Par ailleurs, ont indiqué les ONG, des ultra nationalistes dominicains se servent toujours de la question haïtienne comme argument électoral.
En ce qui concerne spécifiquement le cas actuel, ces secteurs ont été alarmés par la campagne en cours dans les secteurs de base de l'Église Catholique dominicaine pour forcer l'État a reconnaître la nationalité dominicaine des enfants nés de parents haïtiens de l'autre coté de la frontière. Une demande qui a été également relayée par l'Organisation des États Américains (OEA).
L'expulsion des travailleurs haïtiens devrait également bénéficier aux nouveaux patrons des usines sucrières en passe d'être privatisées, ont estimé les 3 ONGs. Cette opération serait susceptible d'éviter aux entrepreneurs la charge de devoir dédommager un nombre important d'ouvriers agricoles qu'ils auraient a révoquer.
Des Haïtiens de New-York ont annonce une manifestation le 20 novembre devant le Consulat dominicain de cette ville pour demander que "cessent la discrimination et les déportations d'Haïtiens et de noirs dominicains" et que "les droits des travailleurs haïtiens soient respectés".
Les participants a un récent colloque international qui s'est déroulé a Montréal ont dénoncé l'escalade de répression envers les Haïtiens et Dominico-Haïtiens résidant en République dominicaine rapportée par la presse dominicaine, dont la chasse à l'homme à l'aide de chiens dans la zone frontalière, les déportations arbitraires, l'intimidation physique et autres représailles. La menace de déportations massives plane sur la population, à la veille des élections.
La question migratoire
La question migratoire est au cœur des négociations entre les deux pays depuis mars 1996, lors de la création d'une Commission mixte haitiano-dominicaine. Cette Commission, qui devait se réunir tous les 6 mois, a déjà plus d'un an et demi de retard sur son agenda, selon un bulletin du GARR.
Les négociations n'ont pas empeche des vagues cycliques de déportations. Les responsables du service dominicain d'immigration ont fait savoir que près de 12000 Haïtiens ont été rapatriés en 1998.
Le problème de la migration
continuera a constituer "un véritable pomme de discorde entre les
deux pays et les deux peuples, aussi longtemps que les deux États
et gouvernements ne se résoudront pas a négocier et a concerter
des formules réalistes raisonnables et justes de solution", a déclaré
ce 15 novembre l'ancien ambassadeur haïtien en République Dominicaine
Guy
Alexandre.
Pour lui Haïti doit "littéralement force une véritable négociation avec la République Dominicaine" en faisant des propositions claires pour un plan et un calendrier de régularisation des statuts des illégaux haïtiens. Ce plan pourrait inclure, a dit l'ancien ambassadeur, un accord sur le rapatriement périodique des travailleurs saisonniers en veillant que leur droit soit respecte, d'autres accords pour des résidences de courte, de moyenne et de longue durée qui seraient accordées a d'autres catégories de ressortissants haïtiens.
En général, les Haïtiens traversent la frontière avec le complicité de passeurs dominicains pour être embauchés comme coupeurs de canne. Depuis quelques temps, la présence des Haïtiens est aussi remarquée dans le secteur de la construction.
Selon les chiffres fournis par l'ambassade haïtienne en République Dominicaine, le nombre d'Haïtiens vivant en territoire dominicain s'élèverait a plus de 600.000. Dans les bateys, quelques 200.000 enfants nés de parents haïtiens ne peuvent accéder a l'éducation, faute de statut légal.
Pòtop., 16 nov. 99 (SICRAD) - Ayisyen nan Nouyòk anonse pou 20 novanm yon manifestasyon devan konsila dominiken nan vil sa a pou pwoteste kont fason otorite dominiken ap depòte Ayisyen depi plis pase yon semèn.
"Komite Jistis pou Ayisyen, Ayisyen-Dominiken, ak Travayè de Pasaj nan Peyi Panyòl" voye bay SICRAD yon kominike ki fè konnen inisyativ sa a se rezilta "tèt kole Ayisyen, Dominiken, ansanm ak lòt moun konsekan ki chita pou chache jwenn epi pwopoze solisyon ki respekte moun nan mitan nouvo kriz la."
Yo anonse manifestasyon sa a pou menm dat ak manifestasyon pati politik nan sektè ladwat prevwa an Repiblik Dominikèn kont prezans Ayisyen nan peyi sa a.
Pwomotè manifestasyon yo anonse nan Nouyòk la kalifye zak gouvènman dominiken an kòm yon "mouvman rasis epi san manman". Yo di yo pral manifeste pou mande pou "diskriminasyon rasis la ak depòtasyon Ayisyen epi Dominiken nwa" sispann. (SICRAD 16/11/99 14:50)
For Immediate Release:
718-284-0889
November 14, 1999
This past week has witnessed a massive and brutal deportation of thousands of Haitian and Dominican Blacks across the border to Haiti by the Dominican Government. Hundreds of families are being torn apart and small children are left alone on the streets to fend for themselves. Former President Joaquin Balaguer's party, the PRSC (Social Christian Reformist Party), has called for a major demonstration on Saturday November 20, 1999 in the D.R. against what they are calling the "Haitian Invasion" which threatens to "pollute Dominican blood". Similar hysteria led to the 1937 slaughter by the Dominican military of more than 30,000 Haitians then living and working in the D.R..
To counter this racist and potentially genocidal movement, concerned Haitian, Dominican, and progressive groups and individuals of all nationalities in the New York area have come together to seek and promote humane and rational responses to the current crisis.
Press Conference:
Date:
Tuesday, November 16, 1999
Time:
11am
Location:
DC 1707, 75 Varick Street, 14th Floor, New York, NY
Counter-demonstration:
Date:
Saturday, November 20, 1999
Time:
11am-3pm
Location:
In front of the Dominican Consulate
(Broadway and 43rd Street, New York, NY)
We call on the Dominican Government to immediately :
-Stop the racist
discrimination and the deportation of Blacks
-Respect the
human rights of the Haitian workers
-Ensure that
Haitians residing in the country enjoy the same rights and benefits as
all other residents
-Attribute full
citizenship to the children born of Haitian parents on Dominican soil
DIMINUTION DU FLOT DES DÉPORTÉS DE LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Dans certains postes frontaliers, comme Ouanaminthe dans le nord, on a observe une diminution du flot des rapatries, rapporte des journalistes sur place. Mais dans d'autres postes comme Fon Parisien dans l'ouest, les témoins indiquent que des centaines de personnes sont déportées sur la frontière au cours de la nuit.
Toutefois, un haut responsable militaire de Jimani, ville frontalière située au sud de la République Dominicaine et a l'Ouest d'Haïti, a affirmé que les rapatriements ont cessé dans cette région. C'est également le cas depuis une semaine dans le poste frontalier d'Anse-a-Pitre dans le Sud-Est, a-t-on appris.
Du coté Haïtien, la situation est quand même très difficile. A Ouanaminthe, on compte environ 3000 réfugiés pris en charge temporairement par l'Office National de la Migration (ONM) avec le support de l'Organisation Internationale de la Migration (OIM). Au bout de 48 heures, ces réfugiés qui logent sous des tentes et qui reçoivent quelques repas doivent se débrouiller seuls.
Les changements observés interviennent à la suite d'une rencontre entre le président René Préval et son homologue dominicain Leonel Fernandez, en marge du sommet ibéro-américain de la Havane. Rentre le 17 novembre à Port-au-Prince, Preval a indique avoir demandé à Fernandez de veiller au respect des droits des haïtiens pendant les opérations de rapatriement.
Une rencontre devrait avoir lieu ce lundi entre les responsables de l'immigration des deux pays après un premier rendez-vous rate le 20 novembre. Les responsables haïtiens ne s'etaient pas présente à la frontière, à cause de l'absence d'une invitation officielle, a-t-on indique.
Au-delà des opérations de rapatriement, les autorités haïtiennes devraient en profiter pour poser avec les responsables dominicains le problème global de la migration, a suggéré l'ancien ambassadeur haïtien en République Dominicaine Guy Alexandre. Haïti devrait, selon lui présenter des propositions concrètes en vue d'un changement de cette situation.
C'est la deuxième fois en 2 ans que le gouvernement Fernandez entreprend une telle opération de déportation. Entre janvier et mars 1997 environ 20000 personnes "ressemblant" à des Haïtiens ont été forcées de traverser la frontière.
Protestations et solidarité
L'archevêque de Port-au-Prince, Monseigneur Serge Miot a protesté ce 21 novembre contre les déportations, qui constituent "une honte pour le pays". Il a demande au gouvernement de faire un effort pur maintenir le prestige de la nation.
Monseigneur Miot a appelé l'Église Catholique dominicaine à jouer sa partition en vue de contraindre les autorités dominicaines à mieux traiter les ressortissants haïtiens.
Des manifestations se sont déroulées en Haïti et dans la diaspora haïtienne en réaction aux rapatriements. Environ une centaine de personnes ont manifesté le 17 novembre devant les locaux de l'ambassade de la République Dominicaine a Port-au-Prince pour dénoncer les mauvais traitements infligés à nos compatriotes.
A Miami, plusieurs dizaines d'Haïtiens ont protesté le 19 novembre devant le Consulat dominicain. Ils ont dénoncé "le nettoyage ethnique", pratiqué par les autorités dominicaines.
A New-York, environ 350 Haïtiens et Dominicains ont pris part à une manifestation devant le Consulat dominicain, selon une estimation des organisateurs. Les manifestants qui portaient des drapeaux haïtiens et dominicains ont dit non aux manœuvres racistes des autorités dominicaines et aux tentatives de division entre les deux peuples. Des slogans ont été lancés en Espagnol et en Créole.
Parallèlement, comme prévu, des centaines de personnes ont manifeste à Santo-Domingo le 20 novembre contre la présence des Haïtiens. Cette manifestation a été camouflée en mouvement de solidarité avec Haïti, a explique un correspondant. Elle réclamait que la Communauté Internationale prenne ses responsabilités vis a vis d'Haïti.
Pour la première fois dans l'histoire politique de la République Dominicaine, des militaires ont pris part officiellement a une manifestation de rue. Ce mouvement a été initie par une cinquantaine de dirigeants et intellectuels des principaux partis politiques, notamment du Parti Réformiste de Joaquim Balaguer.
La semaine dernière, des organismes dominicains de défense des droits humains ont organisé une réunion a Anse-a-Pitre, dans le Sud-Est, afin d'entendre les témoignages des personnes déportées, dans le but de préparer une plainte contre le gouvernement dominicain pour violation des droits humains.
Un représentant de l'ONM a assisté à cette rencontre organisée par le Comite Culturel Dominico-Haïtien, l'organisation des Femmes Dominico-Haïtiennes (MUDHA), le Centre Pont et le Comite Dominicain des Droits Humains.
Par ailleurs, une délégation d'une trentaine de femmes a pu se rendre en République Dominicaine ce 21 novembre, afin de prendre part à la 8eme rencontre féministe latino-américaine et caribéenne qui se tient dans la Capitale dominicaine jusqu'au 26 novembre. La délégation projette de demander à l'assemblée de prendre une position claire sur la question des déportations.
Plusieurs organismes américains et haitiano-américains de défense des droits humains ont déjà écrit au président dominicain pour lui rappeler l'impérieuse nécessité de respecter les normes en matière de déportation.
P-au-P., 22 nov. 99 (SICRAD) - Environ 350 Haïtiens et Dominicains ont pris part le 20 novembre a New-York a une manifestation devant le Consulat dominicain pour denoncer les mauvais traitements infligés à nos compatriotes, a appris le SICRAD.
Les manifestants ont dit non aux "manouvres racistes des autorités dominicaines" et aux "tentatives de division des deux peuples" partageant l'ile. Les manifestants portaient des drapeaux haïtiens et dominicains et scandaient des slogans en Espagnol et en Créole.
Les responsables du Consulat dominicain a New York ont du expliquer a la presse que les Dominicains n'entretenaient aucune haine contre les Haïtiens.
A Miami, plusieurs dizaines d'Haïtiens ont protesté le 19 devant le Consulat dominicain. Ils ont dénoncé "le nettoyage ethnique", pratiqué par les autorités dominicaines. Une délégation de 5 personnes a pu remettre au Consulat un document contenant les doléances des manifestants.
Plusieurs organismes américains et haitiano-américains de défense des droits humains ont écrit, la semaine dernière, au président dominicain Leonel Fernandez pour lui rappeler l'impérieuse nécessité de respecter les normes en matière de déportation.
Le Center for Justice and International Law (CEJIL), le International Human Rights Law Clinic de l'Ecole de Droit de Berkley de l'Universite de Californie et la Coalition Nationale pour la Défense des Droits des haitiens (NCHR) insistent sur le respect des normes internationales, dans les opérations de déportation.
Ces institutions rappellent que l'on assiste à la deuxième expulsion massive d'Haitiens sous la présidence de Leonel Fernandez. Entre janvier et mars 1997 environ 20000 personnes "ressemblant" à des Haïtiens ont été forcées de traverser la frontière, ont elles souligne.
Par ailleurs, une délégation d'une trentaine d'Haitiennes a pu se rendre en République Dominicaine ce 21 novembre, afin de prendre part a la 8eme rencontre féministe latino-américaine et caribéenne qui se tient dans la Capitale dominicaine jusqu'au 26 novembre. La délégation projette de demander a l'assemblée de prendre une position claire sur la question des déportations. (SICRAD 22/11/99 06:15)
Le gouvernement dominicain a décidé mardi de surseoir au rapatriement massif d'haïtiens de la République dominicaine. La suspension des rapatriements est intervenue la veille de l'ouverture a Santo Domingo de la réunion des pays ACP.
Le président Préval en a profité pour avoir de nouveaux entretiens avec son homologue dominicain Leonel Fernandez. Environ 6000 personnes ont été expulsées vers Haiti, selon les chiffres officiels.
Les autorités haïtiennes
et dominicaines se sont officiellement entendues au cours de la semaine
écoulée sur les procédures de rapatriement d'illégaux
haïtiens vivant en territoire dominicain. Des responsables diplomatiques
des deux pays ont signé un protocole d'accord, dans lequel, le gouvernement
dominicain s'engage globalement a respecter les normes internationales
en
matière de déportation.
En Haïti, les responsables n'ont pas communique le contenu du document a la presse. Et, le directeur général de l'Organisme National pour la Migration (ONM), Carol Joseph, craint que cet accord n'ait aucun effet sur le processus de rapatriement.
Les déportations ont d'ailleurs repris. L'ONM a recueilli la semaine écoulée environ 200 ressortissants haïtiens rapatriés de la République Dominicaine, tandis que plus de trois cents haïtiens ont été rapatriés la semaine la semaine d'avant, malgré l'annonce de la suspension des opérations.
Carol Joseph a fait savoir que l'ONM n'a pas été notifiée à l'avance de l'arrivée de ces rapatriés, contrairement aux termes du nouveau protocole d'accord. Il a ajoute que les cas d'abus corporels, de séparation de famille et de spoliation sont encore fréquents.
Le 29 novembre dernier, l'évêque de Jérémie, Mgr Willy Romélus, a appelé les marchands haïtiens à ne pas commercer pour l'instant avec la République dominicaine en vue de protester contre les abus commis dans le cadre des rapatriements.
Plus de 6000 réfugiés ont été expulsés de la République Dominicaine depuis le 4 novembre dernier. Une somme de 1.5 million de gourdes a été débloquée par le gouvernement pour aider les rapatries.
Pòtop, 13 janv. 2000 (SICRAD) - Plantè kafe dominiken kapab fè yon pèt 40 pou san nan benefis yo, akòz mank bra pou rekòlte kafe a, dapre yon depèch ajans EFE ki vin jwenn SICRAD.
Pwopriyetè ak teknisyen nan sektè kafe dominiken an di yo gen gwo enkyetid. Nan Cibao, yo menm mande otorite yo fòmèlman pou pèmèt travayè ayisyen antre vin travay nan plantasyon kafe yo, pou kab sove rekòt la.
Ajans EFE site pawòl ansyen direktè depatman kafe nan Repiblik Dominikèn, Hector Jimenez, ki di 80 pousan plantè kafe dominiken toujou anplwaye mendèv ayisyen pou moman rekòt. Men, dapre li, rapatriman Ayisyen yo plonje sektè a nan gwo kriz.
Plantè kafe dominiken yo te espere keyi anpil kafe pou kab benefisye ogmantasyon pri kafe a onivo entènasyonal. Men, dapre ajans la, mank fòs travay pou rekòlte kafe a kapab lakòz anpil fayit nan sektè sa a.
Depòtasyon Ayisyen yo toujou ap kontinye, depi apre premye gwo vag depòtasyon ane pase yo ki te koumanse an oktòb 99. Anjeneral chak ane, gouvènman dominiken voye plizyè milye Ayisyen tounen an Ayiti, alòske move lavi toujou fòse Ayisyen yo janbe fwontyè.
Hector Jimenez fè konnen, ane pase, nan pi gwo moman rapatriman yo, lapolis te arete plizyè plantè kafe, sezi byen yo, paske yo te anplwaye travayè ayisyen. (SICRAD 13/01/00 17:15)
Le gouvernement dominicain a décidé de ne plus embaucher des travailleurs haïtiens, a annoncé la Sous-Secrétaire d'état dominicaine pour les affaires consulaires, Maria de los Santos. La responsable dominicaine, citée par le quotidien le Nouvelliste, a précisé que le processus de privatisation des entreprises d'État, dont le Conseil d'État du Sucre (CEA), est a un stade très avancé.
Ces déclarations sont intervenues dans le cadre de la Commission mixte haïtiano-dominicaine qui s'est réunie du 22 au 24 février à Port-au-Prince. Les questions relatives au dossier migratoire entre les deux pays, la citoyenneté des enfants nés de parents haïtiens en République dominicaine et le statut des sans-papiers haïtiens devaient être abordées.
Une déclaration de principe
a été signée le 23 février entre les techniciens
haïtiens et dominicains, en prévision d'un accord entre les
deux gouvernements sur le recrutement des travailleurs des deux cotés
de la frontière.
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PITIT AYISYEN KI FET NAN REPIBLIK DOMINIKEN, SE DOMINIKEN, DAPRE KANDIDA PLD POU PLAS PREZIDAN
Pòtop., 3 mas 2000 (SICRAD) - Kesyon nasyonalite pitit Ayisyen ki fèt an Repiblik Dominikèn antre dirèk dirèk nan kanpay pou eleksyon prezidansyèl k ap fèt aktyèlman kay vwazen.
Kandida Pati Liberasyon Dominiken (PLD) ki sou pouvwa a, Danilo Medina, pran pozisyon jedi sou koze sa a lè li deklare: "pitit Ayisyen ki fèt nan peyi a, se Dominiken yo ye". Li fè sonje konstitisyon dominiken an klè lè l di tout moun ki fèt sou teritwa dominiken an se Dominiken, menmsi otorite yo anbarase lè pou yo pran desizyon sou kesyon sa a.
Kandida PLD a fè deklarasyon sa a sou chèn televizyon Teleantillas kote li t ap patisipe nan yon emisyon ansanm ak Sekretè Jeneral pati a, José Tomás Pérez.
Bò pa li, Pérez ki chita sou menm prensip la, fè konnen kesyon an konplike. Paske, dapre sa l remake, menm Konstitisyon an Dominiken fikse yon seri ka kote pitit etranje ki pa rezide nan Repiblik Dominikén pa Dominiken. Pou Sekretè Jeneral PLD a, "li difisil" pou yo rive klè sou Ayisyen k ap viv sou teritwa dominiken an ak sa ki la pou yon ti bout tan.
Men kandida Danilo Medina di, pou limenm, kèlkilanswa fason otorite yo entèprete Konstitisyon an, tout moun ki fèt sou teritwa dominiken an, se Dominiken. (SICRAD 03/03/00 03:30)
A NOUVEAU, LE CYCLE DE RAPATRIEMENTS MASSIFS D'HAITIENS DE LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Environ 200 Haïtiens sont conduits tous les jours a la frontière haitiano-dominicaine par les autorités de la République voisine, a annoncé au cours de la semaine le coordonnateur de l'Office National de la Migration, Carol Joseph.
Comme avant, ces personnes sont en général déportés de force dans des conditions inhumaines, en violation du protocole d'accord signé en décembre dernier entre les autorités des deux pays.
Parallèlement, le recrutement des travailleurs pour la zafra se poursuit de nuit dans les plusieurs postes frontaliers, indique un responsable du Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR).
Sur la frontière entre les deux pays, la presse a pu constater la présence de troupes américaines engagées dans le renforcement du contrôle frontalier, suivant le voeu des autorités dominicaines.
Depuis le 11 avril dernier, les autorités dominicaines ont annoncé la mobilisation de leurs troupes tout le long de la frontière. Ce mouvement entre dans le cadre de l'opération dénommée Coordination 2000, avec l'appui de l'organisme américain Drug Enforcement Agency (DEA).
Selon les autorités dominicaines, citées par l'agence de presse Info Haïti, l'opération vise le contrôle du trafic de drogue et d'armes illégales, ainsi que la prévention de l'arrivée massive d'illégaux haïtiens, fuyant "la situation de violence et d'instabilité" en Haïti.
Certains secteurs politiques dominicains critiquent ces manouvres et estiment que les États-Unis feraient mieux de surveiller l'entrée des stupéfiants en Haïti, car le pays n'est pas producteur de drogue.
Par ailleurs, la compagnie haïtienne d'aviation Tropicale Airways a été contrainte de suspendre ses vols à destination de Santo-Domingo. Les responsables dominicains justifient cette mesure par l'absence de contrat d'agrément bilatéral entre les deux pays. Ceci n'est qu'un prétexte, déclarent les responsables de Tropical Airways qui s'en remettent a l'état haïtien.
D'autre part, une marche pour la
paix et la fraternité entre Haïti et la République Dominicaine
a démarre le 13 avril a Santo Domingo. De jeunes chrétiens
Dominicains parcourront les 400 kms qui séparent les capitales haïtienne
et dominicaine.
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