DE LA CRITIQUE DU SYSTÈME ESCLAVAGISTE...
“A qui, barbares, ferez-vous croire qu’un homme peut être la propriété d’un souverain ; un fils, la propriété d’un père ; une femme, la propriété d’un mari ; un domestique, la propriété d’un maître ; un nègre, la propriété d’un colon ? Être superbe et dédaigneux qui méconnais tes frères, ne verras-tu jamais que ce mépris rejaillit sur toi ?”
… A LA
CRITIQUE DU COLONIALISME…
Article Traite
des Nègres de l'Encyclopédie :
“On dira
peut-être qu’elles seraient bientôt ruinées, ces colonies,
si on y abolissait l’esclavage des nègres. Mais quand cela serait
faut-il conclure de là que le genre humain doit être horriblement
lésé, pour nous enrichir ou fournir à notre luxe ?
A qui est-il permis de devenir opulent en rendant malheureux ses semblables
?
Non… Que
les colonies européennes soient donc plutôt détruites,
que de faire tant de malheureux !” Jaucourt, 1763
… ET DE LA BARBARIE EUROPÉENNE
“Barbares Européens ! L'éclat de vos entreprises ne m’en a point imposé. Je me suis souvent embarqué par la pensée sur les vaisseaux qui vous portaient dans ces contrées lointaines ; mais descendu à terre avec vous et devenu témoin de vos forfaits, je me suis séparé de vous, je me suis précipité parmi vos ennemis, j’ai pris les armes contre vous, j’ai baigné mes mains dans votre sang. J’en fais ici la protestation solennelle; et si je cesse un moment de vous voir comme des nuées de vautours affamés et cruels, avec aussi peu de morale et de conscience que ces oiseaux de proie, puisse mon ouvrage, puisse ma mémoire, s’il m’est permis d’espérer d’en laisser une après moi, tomber dans le dernier mépris, être un objet d’exécration !” Diderot in Raynal, L.1, chap. XXIV.
Les Lumières
d’un Diderot renouent avec celles d’un Montaigne :
“Nous les
pouvons donc bien appeler Barbares, eu égard aux règles de
la raison, mais non eu égard à nous qui les surpassons en
toute sorte de barbarie” Essais, I, 31,1580