La guerre civile menée par le lobby colonial contre les libres de couleur affaiblit la classes des maîtres. L'insurrection des esclaves sut profiter de cette brèche.
LES ESCLAVES
Après la destruction des Indiens,
le repeuplement de l’île fut tardif passant de 15 000 esclaves en
1705 à près de 450 000 en 1788, dont plus de la moitié
étaient des Bossales, nés en Afrique. Le travail sur la plantation
divisait les Bossales voués aux durs travaux des champs, des esclaves
créoles, nés sur place, et occupés dans les ateliers,
les bureaux, la domesticité du maître.
Depuis 1791, le processus de créolisation
des Bossales dans l’esclavage fut interrompu.
L'INSURRECTION
commença dans la nuit du 22
/ 23 août, dans la plaine du nord, sous la direction de Boukmàn.
Objectif : chasser les maîtres et s’emparer de la colonie. La prise
de la ville du Cap échoua, Boukmàn fut exécuté.
Les armées insurgées
étaient multiples : Jean François, Biassou, Belair en dirigeaient
une partie, d’autres bandes construisaient leur autonomie. Toussaint, esclave
créole affranchi, rejoignit Biassou.
MOTS D'ORDRE
Les insurgés avaient choisi
le drapeau du roi. Entre autres raisons, les réformes de la monarchie
étaient préférées au déshonneur de l’Assemblée
qui constitutionnalisa l’esclavage le 13 mai 1791. On vit aussi les insurgés
s’emparer des droits de l’homme et du citoyen :
“Placés sur la terre comme
vous, étant tous enfants d’un même père, créés
sur une même image, nous sommes donc vos égaux en droit naturel
et si la nature se plaît à diversifier les couleurs dans l’espèce
humaine, il n’est pas un crime d’être noir, ni un avantage d’être
blanc…” Lettre de Jean-François, Biassou,
Belair, juillet 1792
LA COURTE VIE DE LA SOCIETE DES AMIS DES NOIRS
La nouvelle de l’insurrection, tout
d’abord cachée par les colons, parvint en France en octobre. Brissot,
fondateur de la Société des Amis des Noirs, député
à la Législative, réclama la répression de
l’insurrection.
Ce fut la fin de la Société
des Amis des Noirs qui, discrètement, cessa de se réunir.
Les propositions de Brissot aboutirent au décret du 4 avril 1792,
accordant l’égalité des droits aux libres de couleur, dans
le but de les réarmer pour activer la répression des insurgés.
Mais l’application de ce décret
échappa à cette manipulation et ouvrit un tout autre processus.
L’UNESCO a choisi la date des
22/23 AOÛT comme JOURNÉE MONDIALE POUR L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE