4 FEVRIER 1794
UN NOUVEAU CONTRAT
ENTRE LES PEUPLES


LA DÉPUTATION ARRIVE À PARIS

 
La députation s’embarquait pour France, via les Etats-Unis. Pour le lobby colonial, elle ne devait pas arriver vivante. Agressée tout au long de sa route, elle mit quatre mois à atteindre Paris.
BELLEY, DUFAY, MILLS, drapeau vivant de l’ÉGALITÉ DE L’ÉPIDERME, entraient dans la Convention le 3 février 1794 : dès ce moment la liberté générale conquise à St-Domingue était reconnue par la République :
Depuis 1789, il existait un grand procès entre la liberté, l’aristocratie nobiliaire et l’aristocratie sacerdotale : anéanties en France, elles s’étaient réfugiées en Amérique. Elles ont poussé leur dernier soupir : la liberté triomphe, l’égalité est consacrée. Un Noir, un Jaune, un Blanc vont siéger parmi vous, au nom des citoyens libres de Saint-Domingue. Camboulas, député, 3 février

LA CONVENTION GÉNÉRALISE LA LIBERTÉ

Le lendemain 4 février, la Convention fut le lieu d’une des plus grandes conquêtes de la liberté. Delacroix proposa l’abolition dans toutes les colonies :
En faisant cet acte de justice, vous donnez un grand exemple aux hommes de couleur esclaves dans les colonies anglaises et espagnoles. Les hommes de couleur ont voulu, comme nous, briser leurs fers ; nous avons brisé les nôtres, nous n’avons voulu nous soumettre au joug d’aucun maître ; accordons-leur le même bienfait.
Levasseur proposa la déclaration- décret :
La Convention nationale déclare aboli l’esclavage des Nègres dans toutes les colonies; en conséquence elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français, et jouiront de tous les droits assurés par la Constitution.

UN NOUVEAU CONTRAT ENTRE LES PEUPLES

La Députation exposa son mandat : proposer une alliance à la Révolution française, une politique commune contre leurs ennemis communs, les esclavagistes et leurs alliés :
Nous ne vous demanderons pas de troupes, nous avons des bras plus qu’il n’en faut. Nous vous demanderons un tribunal révolutionnaire, des patriotes voués invariablement à la République française et ensuite de la poudre pour combattre : elle ne servira pas, celle-là, pour tirer sur les citoyens de couleur, ni sur les Noirs, mais bien sur les Anglais et les Espagnols.
La rencontre entre les deux révolutions ouvrait une perspective décolonisatrice, semant le projet neuf d’une indépendance-association dans la réciprocité du droit des hommes, des peuples, des citoyens.
Au même moment la marine anglaise, renforcée de colons français, occupait la Martinique, Ste-Lucie, la Guadeloupe, créant un nouveau front pour tenter d’étouffer la liberté générale dans la Caraïbe.
 

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