LES CONQUÊTES DE LA LIBERTE :
GUADELOUPE, SAINTE-LUCIE...
 

La Convention envoie, le 12 avril 1794, une expédition porter la déclaration d’abolition aux îles du Vent et en Guyane. Les commissaires Hugues et Chrétien débarquent, en juin 1794, à la Guadeloupe que les esclavagistes venaient de livrer aux Anglais.

UNE GUERRE D’UN TYPE NOUVEAU

Devant les forces esclavagistes, cinq fois supérieures, Hugues et Chrétien proclament la liberté générale le 7 juin 1794 et enrôlent massivement les nouveaux libres mêlés aux soldats sans-culottes.
La victoire des citoyens noirs, assoiffés de liberté, sur les tyrans coalisés, entame la régénération de la société guadeloupéenne. Des centaines de colons sont tués au combat, exécutés ou émigrent ; leurs habitations séquestrées sont pour la plupart nationalisées sous le contrôle de la Commission civile.
La création d’une armée guadeloupéenne, formée aux trois-quarts de nouveaux citoyens, devient la garantie de la destruction du système esclavagiste. Ainsi, l’agent du Directoire Desfourneaux qui voulait reprendre en main la “colonie”, fut destitué par les officiers “de couleur” de l’armée guadeloupéenne en 1799. Avertissement dont Bonaparte se souviendra…

NOUVELLES ALLIANCES DANS LA CARAÏBE

Assurés de la fougue révolutionnaire de leurs frères rendus à la liberté, la Commission décide de mener une guerre révolutionnaire dans les Petites Antilles :
« Les Républicains, par leur valeur et leur énergie, ont chassé les Anglais de la Guadeloupe ; ils ne les laisseront pas jouir longtemps des autres colonies qui leur ont été vendues ; bientôt les leurs mêmes seront le fruit de la victoire : ils seront poursuivis dans toutes les îles soit françaises, soit britanniques. […] Il faut affranchir ces climats, en chasser les tyrans et en bannir l’esclavage. » Proclamation du 19 avril 1795

La guerre impulsée par la Commission est, à l’opposé des guerres de conquête, une guerre d’alliance des peuples contre les tyrans, les ennemis des droits de l’homme et du citoyen. Elle cherche, ici, la rencontre entre la nation caraïbe, la nation française et les nations créoles émergeant de la destruction de la société coloniale esclavagiste :
« Soyez convaincus, que nous n’avons avec vous qu’un même esprit, qu’une même âme, que nous sommes prêts à nous sacrifier pour des frères qui ont déjà combattu si vaillament. » Lettre des commissaires aux Républicains de Sainte-Lucie, 22 février 1795

 

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